Entre 2004 et 2010, 2 rien merci s’est concentré sur une Trilogie d’Entresorts forains qui louche vers la piste. S’inspirant de l’âge d’or des baraques de foire à l’aube du XXe siècle, Moulin Cabot, Gramoulinophone et Moulinoscope ont été les trois étapes majeures de l’élaboration de leur grammaire théâtrale, toutes trois présentées au Havre.
Dans Yaser Sonus, les 2 rien merci se lancent dans l’exploration d’une nouvelle phase artistique. Derrière une grande table encombrée, un musicien assemble méticuleusement les sons comme les rouages d’une horloge à pendule. Derrière lui, une toile laisse apparaître parfois quelques images fixes ou animées. Tantôt lumière, tantôt histoire, ces images sont le contrepoint nécessaire pour tendre l’œil et ouvrir l’oreille car le musicien continue le dialogue avec les objets, les sons, les images, comme le cuisinier avec ses ingrédients au milieu du restaurant. Il ne s’agit rien moins que d’un voyage immobile, un concert intime pour l’œil.