L’Ange du foyer

C’est un cycle infernal, un châtiment quotidien qui jamais ne prend fin. Un supplice domestique et dantesque. Un homme tue sa femme. Poignardée, la voilà gisant, victime de l’ivresse d’un mari violent. Mais personne ne croit à sa mort. Alors, elle se relève, retourne à son labeur, sa routine ménagère. Courses, cuisine, ménage, elle est l’ange du foyer, celle sur qui tout le monde peut compter, du fils adolescent à la belle-mère âgée. Le lendemain matin, rebelotte, elle meurt à nouveau. Face à l’incrédulité de la famille, elle reprend de plus belle, essuie le sang sur son visage, change sa robe déchirée, reprend ses tâches. Les spectacles d’Emma Dante ont en commun une organicité ardente, des interprètes incarnés jusqu’à la plante des pieds, une expressivité des corps bouleversante. Héritière du théâtre-dansé de Pina Bausch, la metteuse en scène sicilienne crée des partitions physiques brutes et tendres, aussi drôles que violentes…