Émilie Rousset, « jeune garde » de la création française, ausculte le réel avec une façon bien à elle d’en faire émerger la théâtralité.
Ses matériaux ? L’archive et l’enquête documentaire. Ses sujets ? Ils plongent au coeur du social et du politique, qu’elle s’intéresse à de grandes figures féminines (l’océanographe Anita Conti, l’avocate Gisèle Halimi), à la communication des hommes politiques, aux rites et usages de  notre société, à la justice, au droit de la famille…
Entre pièces, installations, performances, le théâtre d’Émilie Rousset propose des dispositifs originaux, où des comédiens et comédiennes incarnent des propos réels, où le spectateur chemine en liberté – casque aux oreilles, bien souvent – dans la pensée des autres. C’est d’ailleurs le dispositif qu’elle propose
pour Reconstitution : Le procès de Bobigny, spectacle que Le Volcan présentera
au printemps 2024, avant d’accueillir Émilie Rousset et sa John Corporation en résidence en juin pour sa prochaine création.

C’est peu dire que Gisèle Vienne aime nous perdre dans sa vision complexe
du réel et de l’identité.
S’attachant à décoder les normes de la perception, la chorégraphe franco-autrichienne, tout d’abord passée par l’école de la marionnette de Charleville-Mézières avant de s’inspirer de la philosophie
et des arts plastiques, déploie dans ses pièces des énergies tout à la fois de destruction et de création. La friction entre le texte, incarné par ses collaborations avec des auteurs comme Dennis Cooper ou Robert Walser, et le langage non verbal s’illustre depuis maintenant une vingtaine d’années à travers ses mises en scène et chorégraphies qui tournent en Europe, en Asie
et en Amérique : notamment Kindertotenlieder (2007), Jerk (2021), This is how you will disappear (2010), The Ventriloquists Convention (2015), Crowd (2017) ou encore L’Étang (2021). Sa nouvelle pièce, Extra life, créée à l’été 2023, sera présentée au Volcan en mars 2024.

Les créations de Nosfell varient entre musique, danse et performance. Il développe un langage (le klokobetz) et un monde imaginaire (Klokochazia) dans des contes et légendes. Avec sa voix d’une tessiture impressionnante, ses mélodies luxuriantes et son univers rempli de fantasmagories fascinantes, l’artiste a produit plusieurs albums en une
vingtaine d’années, donné des centaines de concerts en France et à travers le monde et collaboré avec de nombreux musiciens, chorégraphes, poètes et performeurs.
Il crée en 2019 Le Corps des Songes, seul en scène où il convoque au plateau
la mémoire d’une enfance peuplée des visions obscures, qui sera repris dans la saison du Volcan en novembre. Le Volcan accueillera en résidence en juin 2024 sa nouvelle création. Pièce pour trois danseurs et musiciens, Frères
de Lait est un conte chanté dansé autour de ses origines amazighes, et plus largement sur la place de l’enfant dans la famille et la question de nos héritages culturels.
Sur le territoire, Nosfell a également entamé une collaboration avec l’atelier
d’improvisation musicale mis en œuvre par le collectif PiedNu et le Centre hospitalier du Havre qui donnera lieu à une présentation publique au Volcan à l’automne.

Après des études d’arts graphiques à Anvers, Guy Cassiers monte ses
premiers spectacles au cours des années 1980, et travaille alors régulièrement pour et avec des acteurs et actrices non professionnel·le·s, notamment des enfants et adolescents. Directeur du Ro Théâtre à Rotterdam de 1998 à 2006, il est nommé directeur du Toneelhuis d’Anvers, de 2006 à 2021, où il met en place un dispositif
inédit de mentorat afin d’accompagner les jeunes artistes vers les grandes
scènes. Figure emblématique du théâtre contemporain européen, il est l’auteur de très nombreuses mises en scène de théâtre ou d’opéra, comme Les Bienveillantes, d’après Jonathan Littell, Le Sec et l’Humide, d’après
Elfriede Jelinek (Avignon 2019) ou Les Démons, d’après Fédor Dostoïevski, pour
la Comédie-Française, parmi une longue liste.
Coutumier des adaptations de textes littéraires, mais aussi des expériences participatives  en tous genres, il prépare actuellement avec ses partenaires européens, dont Le Volcan, un projet d’ateliers spectacles autour du documentaire Urgences, de Raymond Depardon, dans lequel il invitera artistes
émergents et habitants.

Les Musiciens de Saint-Julien poursuivent cette saison leur résidence au Volcan. Électron libre de la musique baroque, l’ensemble emmené par François Lazarevitch ranime des fonds musicaux endormis, mais pas uniquement. Son approche est à la fois érudite et intuitive, enracinée dans
les pratiques populaires et passée au fi ltre d’une appropriation exigeante, virtuose, passionnée et généreuse.
Deux programmes, dont une création, seront à découvrir cette saison.

Formée à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, Caty Olive crée des oeuvres et des scénographies lumineuses. Elle partage ses activités entre installations plastiques, spectacles chorégraphiques et musicaux, projets d’architecture ou de muséographie.
Elle collabore aux projets chorégraphiques de la scène contemporaine, notamment avec Emmanuelle Huynh, Joris Lacoste ou Christian Rizzo. Les projets sont encore à construire, mais il pourrait advenir
une heureuse rencontre entre cette sculpteuse de lumière et les courbes du bâtiment de Niemeyer…